Cute Siberian Husky puppy standing on grass with pine trees in the background.

Le BARF en période de croissance : une bonne idée ?

L’alimentation crue, souvent désignée sous le terme BARF (Biologically Appropriate Raw Food), suscite un intérêt croissant chez les propriétaires de chiots ou de chatons. L’idée directrice est simple : “reconstituer une proie” afin de se rapprocher de l’alimentation supposée originelle du chien.

Ce modèle séduit par sa dimension “naturelle” et la volonté de certains maîtres de reprendre la main sur ce que consomme leur compagnon. Mais lorsqu’il s’agit de la croissance, période clé où le squelette, les articulations et les organes se construisent, les enjeux nutritionnels sont considérables.


Les bénéfices mis en avant par le BARF

Lorsqu’il est correctement formulé, le BARF peut présenter plusieurs points d’intérêt :

  • une ration généralement très appétente, facilitant l’alimentation de chiots/chatons parfois difficiles ;
  • un lien renforcé avec son animal ;
  • un sentiment de contrôle accru pour le propriétaire, qui choisit lui-même les ingrédients.

Les limites et risques pendant la croissance

La croissance est une phase unique : toute carence ou tout excès peut laisser des séquelles définitives. Or, les rations BARF préparées sans encadrement professionnel sont souvent déséquilibrées.

Les principaux risques identifiés sont :

  • Rapport calcium/phosphore inadapté
    • Excès → anomalies de croissance osseuse, malformations.
    • Déficit → fragilité osseuse, fractures, retard de croissance.
  • Carences vitaminiques
    La vitamine D est indispensable à la minéralisation osseuse, la vitamine A au développement et à l’immunité, et certaines vitamines du groupe B (B1, B9) jouent un rôle clé dans le métabolisme. Leur déficit peut avoir des conséquences sévères.
  • Apport énergétique mal ajusté
    • Trop riche → croissance trop rapide, surcharge pondérale, contraintes articulaires.
    • Trop pauvre → retard de croissance, insuffisance musculaire.
  • Risque sanitaire
    Certains aliments crues peut contenir des bactéries (Salmonella, E. coli) ou des parasites. Chez le jeune, dont le système immunitaire n’est pas encore mature, ces infections peuvent être plus graves que chez l’adulte.

Les pratiques observées aujourd’hui

Dans les communautés BARF, les recommandations reposent souvent sur un pourcentage du poids vif (6 à 10 % du poids du chiot/chaton, à ajuster selon la satiété). Si cette méthode paraît simple, elle ne tient pas compte de la précision indispensable à cette période critique (et à la race).

Les schémas fréquemment relayés (par exemple 45 % os charnus, 45 % viande, 10 % abats) donnent l’impression d’un équilibre global. En réalité, ils ne garantissent pas la couverture des besoins précis du jeune en croissance en minéraux, vitamines et énergie. Si la recette est proportionnellement la même chez le jeune, l’adulte et le sénior, il est impératif de se méfier !

Le risque est donc double : une ration apparemment complète mais nutritivement insuffisante, ou une ration trop riche créant des déséquilibres.


BARF et croissance : une démarche exigeante

Le BARF peut convenir en croissance, mais uniquement s’il est calculé avec rigueur et suivi régulièrement. Sans cet encadrement, les risques dépassent largement les bénéfices attendus.

Il est important de rappeler que certains déséquilibres restent invisibles pendant plusieurs mois : le chiot ou le chaton peut sembler en bonne santé alors que son ossature ou ses articulations se développent de façon fragile. Les conséquences apparaissent parfois plus tard, sous forme de boiteries, de malformations ou de pathologies articulaires.


À retenir

  • Le BARF repose sur une idée séduisante : se rapprocher d’une alimentation naturelle.
  • Chez le chiot/chaton, cette approche est particulièrement délicate à mettre en œuvre.
  • Les erreurs les plus fréquentes concernent le calcium, l’énergie et les vitamines.
  • Bonne nouvelle ! Une ration BARF destinée à un jeune en croissance est possible mais doit être formulée et suivie avec précision, faute de quoi les conséquences peuvent être irréversibles.

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Chaque chiot/chaton est différent : son gabarit, son rythme de croissance et son niveau d’activité influencent directement ses besoins nutritionnels.

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